Pour ce job, j’ai pris des avions, des trains, des motos, des hélicoptères et des bateaux. J’ai écrit debout, par terre, sur des pistes de danse, à côté d’une poubelle ou dans le noir. J’ai reçu des compliments, des insultes et des appels au secours. J’ai traîné dans des hôtels, des cuisines, des stades, des gares, des bars, des boîtes, des parkings (tant de parkings), des salles de spectacle immenses et des scènes minuscules. J’ai rencontré des idoles, senti leur fatigue et leur parfum, caressé leurs chats et leurs chiens. J’ai vu leurs bureaux, leurs angoisses et leur talent. Il y a ceux qui m’ont fait la gueule, puis pardonné. Ceux qui m’ont ouvert la porte de chez eux et présenté leurs enfants. Ceux qui me répondaient toujours et ceux qui ne me remettaient jamais. Il y a la partie émergée de l’iceberg journalistique, les Elise Lucet, les Mediapart, les BFM TV, les baroudeurs, les purs, les engagés, les enragés. Et puis il y a les gens comme moi.